Le jour où j’ai pris conscience qu’il était possible de ne plus être ni en retard, ni débordé…

Le jour où j’ai pris conscience qu’il était possible de ne plus être ni en retard, ni débordé…

Introduction :

David Job est le créateur et animateur de « Chronospace TV – l’émission qui remet le temps à sa place ». Je l’ai rencontré lorsqu’il m’a contactée, il y a quelques mois, pour me proposer une interview sur sa chaine au sujet de « Cesser de perdre du temps, gagner en efficacité ». Il est aussi auteur et il nous fait l’honneur de nous offrir cet article, plein d’humour et de bon sens !

 

Le jour où j’ai pris conscience qu’il était possible de ne plus être ni en retard, ni débordé…

 

Tout a commencé ce jour de printemps 2015…

C’était un de ces jours ou le gris du ciel et les pluies incessantes de l’hiver tout juste sorti commençaient à s’effacer devant la lumière croissante du soleil.

Pourtant, je ne me souviens ni du chant des oiseaux renaissant, nid des odeurs des fleurs écloses…

Il faut dire que je n’eus pas vraiment le temps d’admirer le paysage ou de me laisser porter par la redécouverte de sensations printanières comme celles du vent tiède et léger caressant le visage

J’étais en retard pour mon travail…

Encore…

Toujours…

D’ailleurs, en fait, je ne me souviens plus s’il faisait beau ce jour-là, finalement…

En tout cas si la voûte ressemblait à mon état d’esprit, elle devait être grise, plombée…proche de l’orage.

Cet orage qui me surpris d’ailleurs à l’entrée de la boite ou je travaillais :

Mon boss se postait dans le hall d’accueil

Des éclairs dans les yeux, des tonnerres dans la voix :

Daniel ! Vous êtes encore en retard et cette fois est la fois de trop !

Instinctivement, je jetais un regard furtif à ma montre…comme si j’avais besoin stupidement de confirmer ses dires…

Il ne vit pas mon geste apparemment…D’ailleurs, j’étais sûr qu’il n’avait même pas remarqué que j’étais essoufflé et transpirant tant j’avais couru.

Il enchaina

Les clients attendent dans la grande salle, depuis une heure ! Allez-y directement et soyez brillant dans votre exposé !

Soyez bref aussi ! Dans 30 minutes ils repartent vers l’aéroport !

30 minutes pour convaincre ! Moi qui n’arrivais pas déjà à expliquer à mon boss pourquoi j’étais devenu un retardataire chronique, un fouteur d’agenda en l’air, la plaie des ponctuels !

Je traversais au petit trot le couloir, je m’arrêtai devant la porte quelques secondes histoire de réajuster ma chemise et me donner une allure à peu près correcte…

Le contrat du siècle était en jeu…je fis ma déballe mais en vérité…je ne me souviens pas de ce que je leur ai raconté.

Ce dont je me rappelle c’est que, au fur et à mesure que des mots sortaient de ma bouche, et que mes gestes appuyaient mes propos, mon esprit s’évadait…je voyais mes interlocuteurs me regarder, je me voyais bouger les lèvres mais je n’entendais pas mes mots…. Je devenais un automate

J’entendais une voix dans ma tête… qui me disait Eisenhowerpomodoropareto … ce mot résonnait, se répétait sans cesse…

Je ne comprenais rien, jusqu’au moment où, levant la tête au ciel, je vis une espèce de géant ailé tenant un sablier et une faux…

Chronos en personne était descendu pour m’aider !

C’est alors que ce mot se fit plus clair, je distinguais alors que ce n’en était pas un mais trois, des noms propres en fait : …Eisenhower! Pomodoro! Pareto… …

Au début. Je ne voyais pas trop le lien entre un général américain, un économiste italien et une tomate…

Chronos a dû comprendre mon embarras… il riait très fort, sarcastique, ironique…

J’avais baissé les yeux comme pour fuir la voix du Dieu grec… Mon corps bougeait toujours tout seul, comme animé par un marionnettiste, mon discours continuait tel le fruit d’un ventriloque vers nos fortunés acheteurs… mais alors que je regardais au fond de la salle, le mur blanc s’habilla :

Un axe puis un deuxième… des étiquettes : « urgent » « important »… incroyable ! Une matrice de priorités était en train de se dessiner…

Alors je compris…Dans sa grand bonté…la divinité était en train de me livrer les outils qui allait me permettre d’enfin gérer mes priorités ce qui me ferait gagner du temps…beaucoup de temps !

Ce que je vis au fond était la matrice d’Eisenhower…4 cadrans pour y loger les nouvelles tâches qui entrent :

Urgent et important : je traite tout de suite,

Pas urgent mais important je planifie,

Urgent mais pas important je délègue …

Et puis tout en bas à gauche : pas important et pas urgent : je jette !

J’esquissais un sourire… je compris l’importance de trier les tâches.

Puis, lentement, la matrice s’effaçait…pour laisser place à une année : 2080. Ensuite, ce chiffre se divisa par le centre pour laisser place à 2 groupes de 2 chiffres. 20.80… me laissant interrogatif. Un numéro de téléphone ?

Alors que je fronçai les sourcils pour comprendre, un barbu au regard sévère apparu et me chuchotait un truc, je n’entendais pas, je tendis l’oreille : « 20 pourcents des causes sont responsable de 80 pourcents des effets… « me disait le portrait.

Je commençais à comprendre : pour la gestion du temps, c’était pareil : 20 pourcents des tâches sont responsables de 80 pourcents de la réalisation de nos objectifs… comme pour appuyer la matrice précédente, M. Pareto vint m’expliquer la raison de se consacrer uniquement à des taches qui ont de la valeur ajoutée… donc la partie droite de la matrice d’Eisenhower…

Ce jeu m’amusait en fait… j’en demandais encore et je pense que Chronos aussi trouvait ça rigolo car à présent, comme s’il changeait de diapositive, l’économiste italien laissait place à une énorme tomate graduée en minutes.

Ca faisait tilt : Décomposer mon heure de travail en période où je suis actif et réceptif, où je peux utiliser mon plein potentiel de concentration : 25 minutes, pas une de plus… prendre 5 minutes de pause. Puis recommencer jusqu’à la 4e itération où la pause devient plus longue…

Presque magique ! Génial ! je venais d’apprendre 3 concepts clés de l’optimisation des tâches.

J’étais content. J’applaudissais…

En fait les clappements de main que j’entendais n’étaient pas les miens…mais ceux de mon audience…

La tomate s’était dissipée en même temps que mon discours était fini…je réalisais alors que j’avais tout livré dans un mode semi conscient tandis que je me formais aux méthodes qui allait sauver mon emploi

Alors que les prospects étaient debout… Je fixais l’extrémité de la salle… Roger Goupil mon patron s’était levé aussi… il était adossé à ce même mur ou s étaient enchainés matrice, tomate et nombres…

Il me souriait, me félicitait et traversa rapidement pour me serrer la main…

Cette poignée était différente, chaleureuse, j’avais envie de pleurer de joie :

Je ne serais plus jamais débordé chef !

Il me chuchota à l’oreille…

J’en suis sur Daniel, j’en suis sûr.

En même temps il leva les yeux au plafond

Je suivis son regard, … je crois que je vis Chronos me faire un clin d’œil…

 

Pour aller plus loin :

Chronospace TV sur Facebook 

Chaine Chronospace TV sur Youtube

 

Mon interview pour sa chaine sur le sujet « Cesser de perdre du temps, gagner en efficacité »