anticiper les crises

Anticiper pour maitriser les crises internationales

Anticiper pour gagner du temps et maitriser les crises internationales en série

 

MANQUE D’ANTICIPATION ET PRECIPITATION

=> LES ENSEIGNEMENTS DES CRISES CONTEMPORAINES (2007-2020) ET LES LECONS POUR L’ENTREPRISE ET LA VIE DE TOUS LES JOURS

 

Pression du temps, Crises, Covid-19, Système, Crise systémique, Management de la qualité

 

Entre 2007 et 2016, huit crises graves et imprévues ont affecté la France.

L’analyse que j’ai réalisée dans mon dernier livre[1] montre qu’il s’agit de crises systémiques et qu’elles ont des causes communes.

En 2020 est apparue la pandémie COVID-19, la pire crise sanitaire depuis la grippe espagnole de 1917-1918.

Cet article examine si la crise du  COVID-19 est également une crise systémique, si elle a été causée comme les crises précédentes par un manque d’anticipation et par la pression du temps conduisant à des décisions inadéquates.

Il tire de ces analyses des propositions pour prévenir et gérer les crises pour les individus, les dirigeants d’entreprise et au-delà.

 

 

Que se passe-t-il quand on n’anticipe pas ? 

 

Le monde moderne se caractérise par la précipitation, la course contre le temps, qui sont la conséquence d’un manque de précaution et d’un manque de recul face aux situations inattendues que nous rencontrons tous les jours.

En conséquence, le stress s’installe et des décisions inadéquates ou inopportunes sont prises qui aggravent encore ce phénomène dans un cercle vicieux.

Dans cet article, j’illustrerai cette tendance profonde de nos sociétés par l’analyse des crises contemporaines que l’Europe et la France ont subies depuis une quinzaine d’années.

Je montrerai que dans chacune de ces crises, que j’ai étudiée de façon approfondie dans mon dernier livre puis dans des vidéos sur You Tube, c’est le même processus qui revient : manque d’anticipation, manque de suivi, entrainant, lorsque la crise se produit, un effet de surprise, des décisions prises dans l’urgence, qui se révèlent inefficaces, aggravent la crise et produisent même parfois des effets en chaine destructeurs.

Nos dirigeants semblent piégés dans ce cercle vicieux, comme des mouche dans une toile d’araignée, quelle que soit leur coloration politique.

Heureusement, il existe une bonne nouvelle. Une méthode, qui a fait ses preuves depuis plus de 50 ans au niveau international dans le domaine de l’entreprise et des services publics existe pour prévenir cette dérive.

Il s’agit du management de la qualité fondé sur l’anticipation, l’analyse des risques, la prévention, le traitement des causes racines des problèmes.

Nous pouvons en tirer profit quelle que soit notre fonction : dirigeant, chef d’entreprise ou simple individu dans sa vie de tous les jours.

Dans une époque moderne caractérisée par la pression du temps et le stress, cette méthode permet à tout un chacun d’améliorer la maitrise de son entreprise ou tout simplement de sa vie et de gagner en sérénité.

S’agissant des gouvernants, par qui les crises sont arrivées et se prolongent, leur tort est de se fier à des méthodes d’analyse et d’action dépassées et d’ignorer cette nouvelle approche mise en œuvre avec succès dans le monde entier.

 

gérer une crise économique

 

Neuf crises économiques internationales exceptionnelles par leur gravité

 

Dans le tintamarre des media et des réseaux sociaux d’aujourd’hui, une crise chasse l’autre puis cédant la place à une nouvelle crise, sombre dans l’oubli.

C’est le cas, notamment, des crises contemporaines internationales alors que leurs effets se font encore sentir.

Il est donc utile de faire un récapitulatif des crises d’une gravité sans précédent subies par l’Union Européenne et la France depuis 2007.

La crise financière de 2007 et la crise économique de 2008 sont les plus graves depuis la Grande Dépression de 1929.

En 2009, éclate la crise de la dette publique dans la zone euro. Pour la première fois, un pays membre, la Grèce, est en défaut de paiement.

La crise des États arabes, déclenchée en 2010, est d’une violence inédite dans ces pays. Des révoltes se transforment en guerres civiles provoquant la mort de centaines de milliers de personnes et la partition de la Libye, de la Syrie et du Yémen. En conséquence, des réfugiés affluent en Europe en nombre sans précédent depuis les transferts de populations consécutifs à la dernière guerre mondiale et à la décolonisation.

La crise sécuritaire est apparue à la faveur de la crise syrienne qui a conduit à la création de l’État islamique. Celui-ci est l’organisateur d’attentats terroristes d’une ampleur inédite en France, en Europe et dans le monde depuis 2015.

La crise politique ukrainienne a débouché sur une guerre civile et, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la guerre a opposé en Europe les grandes puissances, par alliés interposés : la Russie soutient les rebelles de l’est de l’Ukraine et les États-Unis et l’UE le gouvernement ukrainien actuel.

Puis, avec le vote du Brexit en 2016, le Royaume-Uni est le premier pays à décider de quitter l’Union européenne, provoquant une crise existentielle dans l’Union, selon les dires de ses dirigeants.

Enfin, en 2020 survient la pandémie du Covid-19, la pire pandémie sanitaire depuis la grippe espagnole 1917-1918 qui avait fait des dizaines de millions de victimes dans le monde.

Des crises imprévues et persistantes

 

Ces crises révèlent cruellement l’impréparation des gouvernants et leurs analyses erronées des situations auxquelles ils sont confrontés.

Ils ont été surpris par chacune de ces crises comme en témoignent les prédictions optimistes des marchés financiers sur la croissance en 2007[2] , la conviction de la commission de l’UE que l’euro constitue une sauvegarde contre les perturbations économiques et financières en 2010[3], l’enthousiasme provoqué par le « Printemps arabes » puis par la révolution de Maïdan en Ukraine et les pronostics erronés, dans l’ensemble, concernant les chances du Brexit.

Concernant la pandémie du Covid-19, les erreurs de prévision de l’Organisation Mondiale de la Santé ont eu pour conséquence de rendre les gouvernants, la France notamment, totalement impréparés face à la crise sanitaire.

Aucune de ces crises ne semble avoir trouvé de solution durable à ce jour. Soit elles se prolongent (crise migratoire, guerres civiles arabes, terrorisme islamiste radical, crise ukrainienne, crise sanitaire), soit leur issue reste incertaine (crise économique et financière, de l’euro, crise de l’UE).

Les grilles de représentation et d’action traditionnelles ayant été prises en défaut, ces crises demandent une grille d’analyse nouvelle pour mieux les comprendre et y faire face.

De cette analyse, des leçons seront tirées pour la gestion des crises, qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un individu.

 

Des crises systémiques

 

L’expression « crise systémique » est apparue à la faveur de la crise financière de 2007.

Elle fait référence à une perturbation pouvant faire s’effondrer tout le système financier par la suite d’effets en chaîne ou de contagion.

En généralisant cette définition, j’ai montré dans mon livre que cette expression peut s’appliquer aussi bien à toutes les crises évoquées ci-dessus.

Compte tenu de son actualité, je me pencherai ci-dessous sur la crise sanitaire.

 

gérer la crise covid-19

 

La crise du COVID-19, une crise systémique

 

La crise du COVID 19 présente bien les caractéristiques d’une crise systémique. La pandémie actuelle a été provoquée par une perturbation, la diffusion du virus originaire de Chine, qui a eu des effets de contagion dans les pays du monde entier en les déstabilisant profondément au plan sanitaire, économique et social.

La multiplication des échanges et la libre circulation des personnes, provoquées par la mondialisation économique, ont favorisé la propagation du virus à partir de la Chine. Rappelons que celle-ci est la principale puissance manufacturière du monde.

 

Cette ouverture s’est accompagnée d’un manque d’anticipation et de contrôle. Ces tâches ont été largement déléguées à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ne les a pas exécutées efficacement au début de la crise.

Ainsi, à cette période cruciale, l’OMS n’a pas eu accès à des données précises sur la propagation du virus en Chine, a commis des erreurs d’appréciation concernant le risque de transmission du virus entre êtres humains et a finalement retardé la déclaration de pandémie.

Le rapport de la Cour des Comptes (mars 2021) a confirmé que l’Etat en France n’était pas préparé et qu’il a été surpris et dépassé au début de la crise.

 

Lorsque la crise s’est déclarée, dans l’urgence, une politique curative de gestion de la crise a été privilégiée en France et dans d’autres pays occidentaux : le confinement sanitaire.

Celui-ci a généré d’autres crises de sorte que toutes les dimensions de la vie sociale sont encore affectées : la santé de la population, la santé économique des entreprises et des ménages, la circulation des personnes…

à la différence d’autres pays ayant mis plus rapidement l’accent sur la fermeture des frontières, par exemple les pays d’Asie du fait d’une plus grande expérience des pandémies ou sur la prévention, par exemple Israël qui, à ce jour, a le taux le plus élevé de vaccination de sa population.

 

Le choix d’une solution curative est la réaction habituelle lorsque l’on est confronté à une situation d’urgence, grave et inattendue et que l’on est soumis à la pression du temps pour donner une réponse rapide, faute d’une bonne anticipation.

Mais, en l’absence d’actions traitant les causes du problème (par exemple, l’ouverture des frontières), ce type de solution ne résout pas le problème de fond, l’aggrave parfois et le diffuse à d’autres secteurs.

 

maitriser la crise covid-19

 

Une nouvelle approche pour analyser et maitriser ces crises systémiques présentes ou à venir 

=> Les bonnes pratique de management de la qualité pour la prévention et la gestion  de ce type de crise

 

Le principal enseignement de l’étude des crises contemporaines est que les crises systémiques exigent des réponses globales de type systémique, ce qui débouche sur des solutions d’un type nouveau.

 

Le management de la qualité, connu pour sa norme de certification ISO 9001 (2015), est une discipline fondée sur une vision globale et systémique de l’organisation. Elle offre des bonnes pratiques qui auraient permis  de prévenir  les causes racines de la crise du coronavirus et des autres crises identifiées ci-dessus.  A titre d’exemples :

  • L’analyse stratégique de l’environnement externe requise par la norme (étudier les menaces et les opportunités et définir des stratégies pour les prévenir) aurait permis l’identification de telles menaces, la réalisation d’une évaluation des risques[4] et la mise en place d’actions préventives, ce qui aurait répondu au manque d’anticipation qui caractérise chacune des crises étudiées.
  • La norme ISO 9001 demande également de prévoir des dispositions spécifiques pour des actions d’urgence[5], ce qui aurait permis gouvernants de ne pas agir sous la pression du temps, de disposer de procédures pour gérer les situations d’urgence et réagir plus rapidement, de façon plus adéquate, face à l’imprévu et non dans l’impréparation.

Le tableau 1 ci-dessous résume les bonnes pratiques du management de la qualité qui auraient permis de mieux prévenir ou juguler la crise du Covid-19 comme les autres crises contemporaines.

 

Les causes de la crise du COVID-19 mises en regard des bonnes pratiques de management

 Tableau 1

Causes de la crise Bonnes pratiques de management (ISO 9001: 2015)[6]
Ouverture sur l’environnement externe Analyser l’organisation et son contexte externe et interne : analyse de risques, opportunités. Ecoute des parties prenantes
Manque d’anticipation Mettre en œuvre des actions face aux risques et opportunités
Défaillance des contrôles Surveiller, auditer et revoir le système
Gestion en situation d’urgence Etablir à l’avance un plan de continuité de l’activité
Actions curatives Analyser les non-conformités et mettre en place des actions correctives (qui suppriment les causes de dysfonctionnement) et préventives.

 

Ces bonnes pratiques valent aussi bien pour les entreprises que pour les individus.

Définir ce que l’on souhaite, identifier la nature des opportunités et des risques relatifs à nos objectifs, prévenir les risques pour éviter de se retrouver dans des situations graves ou insatisfaisantes, étudier les causes des situations de stress ou de pression du temps qui nous conduisent à des décisions erronées et mettre en place des actions préventives.

Il n’est pas nécessaire d’être une grande entreprise pour appliquer ces méthodes. Chaque individu peut les appliquer à son niveau dans le cadre de sa vie professionnelle ou personnelle.

 

 Conclusion 

=> les bonnes pratiques pour maitriser les crises économiques

 

Les crises contemporaines internationales apparues entre 2007 et 2020 ont été d’une gravité sans précédent dans l’histoire récente.

Ce sont des crises systémiques qui ont toutes pris les gouvernants par surprise.

La dernière de ces crises, la pandémie du COVID-19, présente aussi les caractéristiques d’une crise systémique.

Un an après le début de la pandémie, la France et la plupart des pays de l’UE restent durement affectés sans que la sortie de crise ne soit visible.

L’ouverture des frontières accompagnées d’un manque d’anticipation et de contrôle ont obligés les dirigeants, par manque de temps et sous la pression de l’urgence, à prendre des mesures insuffisamment réfléchies, de type curatif, qui ont diffusé la crise aux secteurs économiques et sociaux sans la résoudre.

La succession des crises mal maitrisées indique que face à des crises systémiques, les recettes habituelles ne fonctionnent plus. Il convient de changer de logiciel.

 

Les bonnes pratiques de management de la qualité, fondé sur une vision globale et systémique de l’organisation, fournit aux dirigeants, aux chefs d’entreprise, aux managers et aux individus des bonnes pratiques indispensables pour prévenir et résoudre ce type de crises que je détaille davantage dans mon pack sur la gestion et la prévention de crise du type de celle du COVID-19.

Lorsque ces outils sont déployés et que le système est sous contrôle, le temps n’est plus une contrainte mais une opportunité et le travail redevient ce qu’il devrait toujours être : une source de plaisir et d’accomplissement.

 

Gilles Barouch

Gilles Barouch,

Docteur en Science de Gestion, Diplômé en Sciences Politiques (habitation à diriger les recherches)

Consultant en management de la qualité et en médiation de conflit.

 

[1] Gilles Barouch, Vive les crises contemporaines – L’occasion de changer de modes de pensée et d’action – Sortir du cercles vicieux des crise et recréer des systèmes vertueux, Publibook, janvier 2020.

(2) Rapport du Conseil économique, La Crise des subprimes, La Documentation française, 2008, p.12

[3] Commission européenne. Pourquoi l’euro. 30/10/2010.

[4] Norme ISO 9001 : 2015 Systèmes de management de la qualité – Exigences, § 6.

[5] Ibidem § 8.2

[6] Système de management de la qualité. Exigences, norme Afnor, 2015.

 

Pour aller plus loin : 

Pack sur la gestion et la prévention de crise du type de celle du COVID-19

Programme C.H.A.N.G.E. – réussir le changement qualité

 

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Cadeau pour être plus efficace :

Le guide : “25 méthodes pour être plus efficaces… sans prise de tête !”