routine et temps qui passe

« Tout est une question de temps… » Mais quand ?

Une rivière comme le flux de notre vie
Une rivière comme le flux de notre vie…

« Tout est une question de temps… » Mais quand ?

J’aime comparer le flux de notre vie à une rivière

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, n’en déplaise au cinéaste Etienne Chatilliez.

Elle est un torrent dynamique, jouant entre les obstacles, sillonnant entre les différents rochers de la vie, les contournant, ou les traversant en les érodant.

Parfois une chute (!) vient à changer le niveau de la rivière….

Ce qui lui donne l’impulsion, le courant nécessaire pour se renforcer jusqu’à la prochaine étape.

Mais comme toute rivière, lorsqu’elle stagne, elle devient saumâtre, nauséabonde, ne générant que de la vase et des poissons sans goût.

une routine destructrice
une routine destructrice

Modifier la routine au profit du changement

La routine, le confort, le train-train quotidien sont les eaux saumâtres de notre vie, une routine destructrice qui finira forcement par un chaos : une rupture, une dégradation de l’état de santé…

Or, presque tous les jours, un élément de notre ronron quotidien s’offre à nous en forme d’épreuve plus ou moins difficile.

Un coup de pouce du bon-dieu ou de l’univers, qui sait, qui, ne voulant que notre bien, vient nous donner une petite claque sur la joue pour nous faire bouger un peu, espérant une prise de conscience qu’un changement doit s’initier.

Si nous sommes en mode réception, à l’écoute de ces éléments externes et de notre petite voix intérieure, plutôt qu’être concentré sur ses problèmes et frustrations, on arrivera à y voir ces opportunités.

Sinon, cette petite claque bienveillante deviendra un véritable coup de poing qui nous allongera au sol pour déclencher enfin cette prise de conscience et entamer son propre chemin vers la sortie du chaos.

J’ai découvert assez tard une chanson terrible de Léo Ferré: « Monsieur William« 

Terrible parce qu’elle raconte la fin tragique d’un employé de bureau,

Terrible parce que c’est une chanson monotone cadencée, à l’image de la routine et de la vie de cet homme.

Et si Monsieur William avait eu une vie heureuse,  telle qu’il n’aurait pas eu besoin de se perdre dans la « 13e avenue »?

Je me suis imaginé alors ce qu’aurait pu être sa journée d’avant le drame… mais sans le drame.

Et voici ce qui en est sorti :

le temps qui passe et le sable qui s'écoule....
le temps qui passe et le sable qui s’écoule….

Grain de sable…

Je poussai doucement la porte de la cafeteria du boulot.

Presque comme pour ne pas déranger.

Il était 7h30.

Comme tous les matins, avant de monter dans mon bureau je m’arrêtais prendre un café avant de démarrer ma routine d’employé.

Vu l’heure, il n’y avait encore personne, à part l’employé derrière son comptoir qui ne faisait pas attention à moi, trop occupé à vérifier les viennoiseries qui avaient été livrées quelques heures plutôt.

Elles dégageaient dans l’air une odeur agréable de chaud et de sucre qui venait se mélanger à celle du café fraichement moulu.

Ce festival d’odeurs parfois un peu insolite qui s’offrait à mes narines quotidiennement contribuait à me remplir de joie pour entamer ma journée de fonctionnaire…

En fait…c’était à peu près le seul moment agréable de mon quotidien d’agent public.

Des journées monotones et vides, grises.

J’allais m’asseoir, au fond, sans faire de bruit, à une petite table ronde, toujours là même.

Je posais ma serviette sur la deuxième chaise et sortais mon journal.

Comme tous les matins.

5 minutes plus tard, une tasse était posée devant moi, je n’avais même pas besoin de commander, tant le rituel était rodé:

L’employé du bar, lorsqu’il finissait le contrôle de ses réceptions, venait déposer mon petit café, noir, fort sans sucre devant moi puis repartait derrière le bar pour installer sa caisse.

Je n’avais même pas besoin de replier mon quotidien, de sorte que le « merci » que j’esquissais du bout des lèvres était quasiment imperceptible aux oreilles du barman.

Un petit quart d’heure plus tard, mon breuvage insipide était ingurgité, ma feuille de chou repliée et la petite pièce qui réglait ma consommation posée sur le comptoir avant de franchir la porte dans l’autre sens, toujours sans faire de bruit…

Ce rite quotidien était tellement bien huilé que je prenais mon poste ensuite toujours à la même heure, à la minute près.

la routine
la routine

Mais ce matin là… un grain de sable m’a fait démarrer mon service en retard…

Pour la première fois,

Depuis 15 ans…

Ce mercredi-là, après être entré comme à mon habitude dans la buvette du ministère, je me dirigeais vers ma place habituelle, la sacoche à la main, prêt à la déposer, lorsque je dus m’arrêter brusquement, me donnant ainsi une posture bizarre, l’avant-bras droit en avant immobile à un mètre du sol.

Quelqu’un était assis à la place de mon cartable !

Amusé de ma position figée et de mon regard perdu, un sourire blond me dit :

Bonjour !

Je suis nouvelle ici

Je suis venue tôt pour mon premier jour.

Le regard vide… je fronçais les sourcils comme si je cherchais dans mon programme quelle commande doit être exécutée lorsqu’à la ligne s’asseoir : le champ  » chaise occupée  » est rempli.

Je ne me souviens pas de lui avoir répondu…

Je fixais une autre table ou m’installer et sortis la gazette…

Mais ce n’était pas pareil.

Je n’arrivais pas à me concentrer sur les nouvelles du jour, ni même à me détacher du regard de la voleuse de place, de la gâcheuse de routine.

Elle ne me calculait déjà plus… ayant sans doute jugé que mon impolitesse et mon indifférence ne valaient pas la peine de prolonger une quelconque conversation.

Comme elle ne soutenait pas mon regard, je commençais à pivoter ma tête et observais ce décor qui m’était si familier et pourtant que je découvrais pour la première fois.

Je remarquais pour la première fois la décoration au-dessus du bar : une reproduction vintage des cafés parisiens d’autrefois, sur lequel au pochoir avaient été collés quelques faisans…

Un truc moche en fait qui allait bien avec l’ambiance de la boite.

Je me rendis compte aussi que le comptoir était surmonté d’une grosse horloge en métal, qui rappelait vaguement la gare d’Orsay.

Je finissais mon tour d’horizon en m’arrêtant sur ma table ou je jetais un œil sur la une de mon journal.

Mon regard s’arrêta subitement sur un détail étrange :

La date! … il datait de 2 ans.

Cela faisait 24 mois que je relisais les mêmes articles,

J’éclatais d’un fou rire !

Je chiffonnais ce torchon et me levais brusquement…

J’étirais mes bras vers le haut, pivotais mon cou à droite et à gauche,

Me frottais les yeux et souriais.

Je pense que cela faisait depuis mon engagement que je n’avais plus manifesté de joie sur mon lieu de travail.

J’étais content, euphorique, une sensation de renouveau, de changement, de possible m’envahit!

Je voulus serrer la main à cette belle inconnue pour la remercier de m’avoir cassé ma routine et fait prendre conscience que le meilleur de moi ne demandait qu’à sortir et à pouvoir s’exprimer!

Lorsque je me tournais dans sa direction, je vis une table vide, ronde et 2 chaises…

Je marchais vers le comptoir…

Pour la première fois, j’entamais la discussion avec le barman

Où est cette jeune fille blonde?

Qui?

La nouvelle

Cette dame-là qui était assise ce matin à ma place.

Mais il n’y a jamais eu personne assis là ce matin, M’sieur !

Le barman, tout content d’avoir enfin entendu le son de ma voix, en profita pour me demander mon prénom et ce que je faisais dans la boite, je lui répondis :

Je suis nouveau ici

Je suis venu tôt pour mon premier jour.

maitriser le temps
maitriser le temps

Passer à l’action pour sortir du chaos

La prise de conscience sinon : l’emprise sans conscience…

Dans notre quotidien, beaucoup de choses nous dérangent, nous empêchent d’atteindre l’équilibre et l’harmonie à laquelle nous aspirons et qui est nécessaire a notre épanouissement et notre progression.

Mais nous nous contentons de « vivre avec », nous nous y habituons quitte à renoncer à nos rêves, voire pire, faire semblant puisque  » Que voulez-vous, c’est la vie !  »

Nous allons au travail avec des semelles de plomb, sans motivation et opérons comme un automate, se justifiant par nos croyances limitantes du genre :

 » trouve-toi un travail qui t’assureras un salaire jusqu’à la retraite « 

  » faire du commerce, c’est mentir « 

  » l’argent ne fait pas le bonheur  » ou encore :

  » sacrifie-toi pour que tes enfants s’occupent de toi plus tard « 

Nous adaptons alors notre vie autour de ces frustrations, en se justifiant que ces croyances sont des vérités et enchainant ainsi une série de frustrations.

Des déséquilibres, qui séparément sont encore gérables, mais qui, mis bout à bout, rendent notre vie impossible,

Génèrent une cascade d’évènements qui amèneront à terme à une crise, un chaos.

La spirale infernale est enclenchée:

 » Papa n’est pas bien au boulot à…   quand il rentre il est fatigué et énervé à…  il engueule sa femme (quand ce n’est pas pire) à…  n’ a pas la patience avec son enfant qui vient lui raconter fièrement sa journée à… le remballe (voire pire) à… se jette dans le canapé, allume la télé et se nourrit de nouvelles anxiogènes, de reality show voyeuristes et de fictions qui ne feront qu’accentuer son ressenti de vide et de manque de sens de sa vie. Tout cela en avalant de la junkfood insipide préparée par une conjointe triste, et se sentant délaissée. « 

Et cette descente aux enfers, cette dynamique destructrice va se répéter quotidiennement, jusqu’au jour ou la situation devient tellement inconfortable qu’elle en devient insupportable.

Et doit déboucher sur une prise de conscience, une introspection, un bilan

Et un passage à l’action.

sortir du chaos
sortir du chaos

La traversée d’une crise comme un tunnel

A l’instar de la traversée d’un tunnel, on sait (souvent) quand commence les crises… on ne sait jamais par contre quand cela se termine.

La seule certitude est qu’à l’autre bout il y a la sortie et la lumière.

Entre les deux, il faut jouer entre les véhicules qui nous doublent, viennent en face ou encore la communication qui fait défaut parce que il y a une mauvaise réception et la navigation en aveugle car le GPS ne capte pas

C’est justement ce côté incertain du temps qui fait parfois flipper lorsque le premier jalon a été place pour s’en sortir.

Aucun arbre ne pousse le jour après que la graine y a été plantée.

Personne ne perd 15 kg le lendemain du début d’un régime.

Il y a toujours un décalage temporel entre l’action et le résultat…

Et vouloir en maitriser le temps est un leurre.

La patience n’est pas science mais est pourtant un paramètre clé dans la gestion du changement.

Le principal est d’enclencher le processus, de canaliser les énergies… sans cette impulsion, et l’état d’esprit de croissance qui va avec, les éléments de notre abondance présents autour de nous, mais invisible jusque-là,  ne se manifesteront pas.

Lorsque l’on touche le fond de la piscine… le coup de talon nous fera remonter à la surface…

Combien de temps prendra la remontée ? On ne le sait pas.

On s’en fiche en fait !

Car le temps est une dimension que ne nous appartient pas et sur laquelle nous n’avons quasi pas d’action.

Tandis que nous avons le contrôle sur l’impulsion :

Nous pouvons décider du moment où nous allons enclencher le processus de changement.

Et Monsieur William sera toujours un employé modèle…mais heureux, cette fois !

Pour aller plus loin :

Ces réflexions et ces conseils comme plein d’autres, vous les trouverez dans le livre: « En traversant le miroir, réflexions de base sur une sortie de chaos » préfacé par Jean Nadeau

Disponible en livre broché et e-book sur Amazon

disponible ici

Réflexions et exercices autour de 13 thèmes pour entamer la transformation et sortir du chaos.

 » Une aide pratique pour vous aider à vous sortir d’une situation difficile, de très bonnes pistes de réflexions, des vidéos proposées grâce à des QR codes, des exercices à mettre en place, de plus la lecture est aisée, car l’écriture est aérée et claire. » GUIGNABERT Patricia, commentatrice sur Amazon

Car ce n’est pas tout que de se regarder dans la glace, encore faut-il vouloir la traverser !

David Job

©David Job – 2022

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Cadeau pour être plus efficace :

Le guide : “25 méthodes pour être plus efficaces… sans prise de tête !”