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Lâcher prise, pas le volant

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Lâcher prise, pas le volant 

Courir après la flèche ou observer sa trajectoire ?

Une des recettes pour atteindre ses objectifs est de rester focus.

La motivation, la performance et l’énergies positive que l’on investit surtout au début, dans nos projets pour atteindre ce but à tout prix nous procure une excitation telle que nous sommes souvent en pilotage automatique.

De focus, nous passons alors à auto focus !

Mais parfois…le résultat n’est pas au rendez-vous. Ou pas assez vite…Ou pas comme on l’aurait voulu car la plupart des éléments qui contribuent au succès sont bien souvent extérieurs, hors de notre capacité d’action et se focaliser sur eux n’apportent rien.

Ces circonstances externes viennent nous perturber, nous perdons alors nos moyens, nous stressons et le syndrome de l’imposteur refait surface…

En fait, à force d’être focus sur les résultats, on oublie parfois qu’il n’est que la conséquence d’un processus. Et on en vient donc à négliger un aspect essentiel : le chemin est souvent le plus important.

Et le choix de la voie à suivre pour atteindre nos objectifs dépend en partie aussi de notre capacité de discernement.

Or, celle-ci peut être fortement biaisée lorsque notre attention est focalisée à outrance sur la cible

Tellement focalisé que l’on fait abstraction de ce qui se passe autour

Des éléments qui sont présent, et qui peuvent servir nos résultats mais que nous ne voyons pas car tel un cheval de parade, nous portons des œillères.

Obsédé par le résultat, nous dépensons parfois une énergie folle à vouloir contrôler des éléments incontrôlables et nous nous épuisons, nous nous décourageons bien avant d’avoir pu mesurer les conséquences de nos actes.

Ainsi, lorsque ça ne fonctionne pas comme cela devrait, il est pertinent de se poser la question sur les moyen d’action réels.

Si le choix de la flèche, le bandage de notre arc et les calculs de trajectoire font partie des paramètres utiles à toucher dans le mille, une fois le projectile parti, il faudra assumer nos hypothèses et en prendre la responsabilité.

Personne en général ne s’amuse à courir après sa flèche pour la redresser lorsque le vent, par exemple s’amuse à la faire dévier!

Une fois partie la flèche, on pose l’arc et on observe le résultat !

Lâcher prise, c’est poser l’arc prendre conscience que des évènements extérieurs vont agir sur le résultat, et les laisser faire…

Souvent le fait d’en avoir pris conscience suffit à lui seul à nous donner une autre perspective, à déflouter l’image autour du point et ouvrir un champ de possibles pour atteindre l’objectif différemment ou plus tard.

Lâcher prise c’est désenclencher l’auto focus, prendre du recul, relativiser et déstresser.

Lâcher c’est aussi se donner une chance d’être réceptifs aux synchronicités qui sont en fait omniprésentes mais que notre acharnement nous empêchait d’en avoir conscience.

Un petit peu comme dans l’histoire qui va suivre

paysage californie

Lâcher prise, pas le volant 

Cela faisait maintenant plus de 6 heures que je roulais…

Une demie journée à avaler des kilomètres.

Pour l’avoir parcourue des dizaines de fois, je connaissais bien la Pacific Coast Highway, la fameuse Autoroute numéro 1, je savais que le voyage entre Los Angeles et San Francisco était long mais que le paysage à couper le souffle compensait la journée complète de trajet

Mais aujourd’hui j’avais l’impression que cette route n’en finissait plus.

Cette fois-ci, je ne m’émerveillais pas des flancs de montagne qui longeaient le sable fin et bleu azur du pacifique,

Aujourd’hui je n’arrivais pas à retrouver l’enchantement de la première fois, lorsque je découvrais alors la plus belle côte du monde.

Je m’ennuyais en fait sur ces lacets.

J’avais rendez-vous en début d’après-midi à San Francisco.

Un déjeuner d’affaire important qui s’annonçait crucial pour ma société.

Ce genre de contrat qu’il ne faut pas rater,

Ou le moindre faux pas peut faire s’écrouler des années d’investissement de temps d’énergie et d’âme dans un business qui, à force d’acharnement, de sueur de nuit blanche et de divorces était devenu plus que profitable.

Un empire se tenait à l’horizon, une fortune au bout de mes doigts, je n’avais pas droit à l’erreur…

Cette montée soudaine d’adrénaline me fit prendre conscience tout d’un coup que j’avais été stupide de vouloir me rendre à ce rendez-vous en voiture…

L’avion de nos jours est tellement sûr, rapide et surtout permet de se détendre pendant le trajet.

Bah il était trop tard maintenant pour faire marche arrière pour me détendre il me resterait les stations-services ou les bars.

Ayant quitté la cité des anges la veille juste avant minuit, j’avais prévu de prendre comme à mon habitude mon petit déjeuner à Santa Barbara, aux deux tiers du trajet, dans un petit café « à la Française », le Stella.

Bien qu’installé aux States depuis déjà pas mal de temps, j’étais resté le petit Franchie et je dois avouer que prendre un petit déjeuner à la Française dans un bar américain, en m’exprimant avec mon accent parisien à couper au couteau me remplissait d’orgueil…

Je me sentais en adéquation ainsi avec une ville dont la réputation de chic et de luxe n’est plus à démontrer.

Mais aujourd’hui la seule pensée de l’odeur du café et des croissant chauds qui m’attendent là-bas ne suffit pas à me tenir en haleine. Si je pouvais dire !

Les kilomètres se déroulaient donc les uns après les autres, monotone…couvert par de la country music de mauvaise qualité que jouait la radio du véhicule et qu’un DJ paresseux avait choisi d’enchainer sans en annoncer les artistes.

Pour ne pas sombrer dans un sommeil aux conséquences désastreuses que cet ennui commençait à générer, je décidai de réviser à voix haute mon scénario de vente, anticipant les objections et prévoyant comment les lever les unes après les autres…

Réussir…

A tout prix…

Un script blindé, révisé jusqu’au dernier mot.

Imparable

A la fin de l’envoi…C’est sûr je le touche !

Tandis que je répétais, j’avançais de plus en plus vite et longeais à présent la côte Gaviotta, il me restait donc une petite cinquantaine de km avant d’arriver à Santa Barbara.

Le fameux tunnel des Gorges du même nom s’invita à moi, tel la bouche d’un ogre

J’accélérai…le pied sur le champignon, plus vite, encore plus vite, ne pas perdre…

J’entrai dans la gueule de la montagne, tel un insecte gobé par un caméléon…

Avancer vers l’objectif…

Tout d’un coup, sans comprendre pourquoi, mes phares se mirent à papillonner, le klaxon s’enclencha tout seul et l’aiguille de l’odomètre s’emballa.

Je ne comprenais pas ce qui se passait…

« Et en cas de vente d’une partie des actions par mon partenaire ?« 

« Vous restez titulaire des actifs grâce à la clause d’indivisibilité« 

Blindé le scénario, qu’il était !

Plus vite…

Purée… Ce que j’ai envie d’un café… allez, fonce, vivement… Santa Barbara

Le tunnel n’est pas bien long…je devrais être de l’autre côté déjà…que se passe-t-il ?

sortir du tunnel

Ayant été perdu dans mes réflexions aurais-je pris la mauvaise branche de la route, la 101 ?

Je ne reconnaissais pas cette traversée !

En arrière fond sonore, le klaxon toujours, que tentait de couvrir cette station de radio médiocre

Les aiguilles des instruments étaient toujours comme folles, cette fois c’était le compte tour, qui battait la chamade, passant du 0 Mph à 150 en 1 secondes, dans les 2 sens.

Interminable…

130 mètre de long ce tunnel et pourtant j’y étais depuis bien longtemps…

Trop longtemps…

Mes lumières étaient toujours en mode stroboscopiques…

Vraiment bizarre ce qui était en train de se passer.

Après de longues minutes, je vis enfin la lumière de l’autre côté

Il commençait à faire jour, et ce soleil nouveau m’éblouissait

Les yeux mi-clos, je jetais un œil à la montre du tableau de bord et me rendis compte qu’elle s’était arrêtée.

La trotteuse de ma montre poignet n’avançait pas plus.

Je pensais déjà à l’engueulade qu’allait se prendre mon bijoutier, une montre d’une telle valeur, ça ne tombe pas en panne…pas si tôt !

Quelques instants après, je garais ma voiture de sport à Santa Barbara, devant le Stella.

Je me dirigeai vers le pub,

Avant de pousser la porte, j’étirai mes bras, fis quelques rotations avec mes poignets et ma nuque, laissait pendre mes membres supérieurs jusqu’aux chevilles

Détendis mes muscles

J’entrai, pris une table au hasard

M’asseyais.

Commandais mon « breakfast deal » à la serveuse.

Puis je fermais les yeux 2 minutes …

Lorsque je les rouvrais, un café et des croissants froid m’attendaient sur la table.

Je ne savais pas combien de temps j’avais dormi.

Instinctivement, je jetai de nouveau un regard à ma montre …

Elle s’était remise en marche.

Tant pis pour le coup de gueule à l’horloger…

Mais une chose était sûre maintenant, j’étais en retard…

Très en retard, même…tenant compte des deux heures de routes qui me séparaient encore de San Francisco.

Je ne savais pas quoi faire, je me sentais mal, ma respiration devenait haletante, mes mains tremblaient,

Je commençais à transpirer aussi…

Puis à m’en vouloir, à mort !

D’avoir voyagé en voiture d’abord,

De m’être endormi ensuite,

J’étais en colère avec moi-même et des larmes coulaient même le long de mes joues.

Je pleurais !

Je m’imaginais déjà la honte lorsque je devrais raconter à mes partenaires que j’avais raté le contrat du siècle parce que je m’étais endormi dans un café…

Je mettais ma tête entre mes mains et sanglotait comme un môme qui anticipe une punition.

Emprisonné dans ma colère, je ne remarquais même pas la présence soudaine de la serveuse

Depuis tout à l’heure, elle m’observait depuis le bar et voyant mon désespoir, elle s’approcha de moi…

« Vous avez un être cher qui est décédé monsieur ? » Me dit-elle dans un ton et avec sourire qui reflétaient une réelle compassion

Surpris par sa question…je répondis dans un sanglot en m’essuyant des larmes que ma virilité trouvait indécente de manifester

« Bah non …pourquoi ??? »

« Parce que vous êtes triste comme si vous veniez de perdre quelqu’un… »

Touché par l’intérêt qu’elle me portait et charmé par sa gentillesse, je commençais à lui raconter l’histoire :

Mon business, Los Angeles, la route interminable, le tunnel improbable, le bar…

Invité par son silence empathique et, je lui confiais aussi mes angoisses de perdre, ma peur de l’échec

Au fur et à mesure que je parlais, je pris conscience de la relative légèreté de la situation et commençait à remettre en proportion les choses.

Lorsque j’eus fini de parler, elle saisit une chaise et s’assis en face de moi.

A cette heure de la matinée il n’y avait pas encore de client et elle prit le temps à son tour de me raconter sa vie.

Franciscanaise, elle était étudiante et pour gagner un peu de sou, elle avait accepté ce job difficile et mal payé.

D’un milieu très aisé, ses parents voulaient absolument qu’elle apprenne la valeur de l’argent et plutôt que de financer entièrement ses études, ils l’avaient encouragé à se confronter au besoin de gagner sa vie pour profiter de chaque instant, ne pas se lasser des choses, et ne pas développer un caractère d’enfant gâté.

Touché par ces valeurs, et piqué aussi par la curiosité j’alimentai encore la conversation.

Sa douceur et sa bienveillance avait réussi à me calmer et à présent je voulus en savoir plus sur cet ange blond.

Retard pour retard, ce contrat étant quand même foutu, je privilégiais le bien – être que cette discussion me procurait à une espèce de course contre la montre, tentative de récupération de mes choix mal assumés.

Lorsqu’ayant fini de parler, juste avant de prendre congé elle m’annonça son nom, je fus saisi d’un frisson, des fourmis soudainement apparues dans mes jambes m’empêchèrent de me relever…

Je la fis répéter…

Wilson, articula-t-elle pensant que je n’avais pas bien entendu la première fois.

Wilson…, comme le patron du holding du même nom, me répétais je à voix basse, mais apparemment suffisamment fort pour qu’elle entende

« Oui, c’est mon père » me dit-elle,

« Il a prévu de passer me voir tout à l’heure avant son rendez-vous d’affaire avec un Frenchie à San Francisco cette après midi. »

David Job, auteur et autoentrepreneur

David Job

Pour aller plus loin :

Lâcher prise, et rencontres inspirantes, il en est question aussi dans mon nouveau livre, auto biographique Retour vers soi : De la prise de conscience à sa concrétisation, l’histoire d’un projet d’émigration. Préface de Chalom Wach

Synopsis

En 2012, à l’âge de 40 ans, David Job traverse une crise d’identité. Il n’est clairement plus en alignement avec l’endroit où il vit en Belgique.

Alors, pour être en adéquation avec ses valeurs et ses projets de vie, il décide d’émigrer en Israël pour se reconnecter à ses racines. Un projet familial audacieux.

Audacieux, car émigrer, ce n’est pas juste changer de pays ou d’adresse postale : c’est quitter son lieu de naissance, son travail, sa carrière, ses parents et ses amis…

Alors, c’est là que la prise de conscience fait place aux doutes et aux interrogations…Aux remises en questions : Le choix de partir est-il finalement le bon ?

Comment lutter contre l’angoisse de ne pas réussir à s’intégrer et s’adapter au changement ?

Le mal-être vaut-il malgré tout le sacrifice de repartir à zéro et devoir se reconstruire des relations, se rebâtir une carrière et d’éduquer ses enfants ? Cette responsabilité qui engage une cellule familiale de 5 enfants n’est-elle pas trop lourde à porter ?

Ce livre est donc l’histoire vraie d’une sortie de chaos. Un retour sur une année capitale de l’histoire d’un chef de famille en proie à ses luttes intérieures et extérieures.

365 jours pendant lesquelles des prises de consciences ont succédé à des périodes de confiance, de doutes, de remises en question.

Des rencontres aussi, décisives, inspirantes qui ont su faire basculer le balancier des émotions du bon côté…

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Cadeau pour être plus efficace :

Le guide : “25 méthodes pour être plus efficaces… sans prise de tête !”